Sortie le vendredi 21 juin 2024

1. A pArt of a perfect poem (the inner studio)
2. No more MonoPolitiClicks
3. Fluid days
4. DynAMO (dedicated to D. Suzuki)
5. Thoughts of hollow lands
6. Space rivers and shores
7. Black pearls appear (and disappear) in silvery water

D’emblée, à découvrir le nom de cette collaboration en trio de l’excellent Philippe Neau publiée par le label britannique Submarine Broadcasting Company, l’amateur de Brian Eno qui sommeille en nous ne peut qu’être intrigué. Pourtant, pas plus de pop aventureuse que de véritable ambient ici, les expérimentations des trois musiciens apparaissant d’emblée bien trop agitées pour entrer dans cette dernière catégorie, à l’exception peut-être du crépusculaire et inquiétant final Black pearls appear (and disappear) in silvery water.

Croisant le fer avec les Allemands Hans Castrup (piano, électronique) - avec lequel il avait déjà collaboré l’an passé chez Mahorka - et Anja Kreysing (guitare, accordéon, électro) et signant également l’artwork typique de son goût par l’art mixte entre peinture abstraite et collage d’objets, le Français adepte des maelstroms de textures organiques et opaques souvent basées sur des field recordings déroule sur Before and after silence le genre d’atmosphères fantasmagoriques qu’on lui connaît, mais dans un flux tendu de tâtonnements instrumentaux et de foisonnements électro-acoustiques à mi-chemin de la méditation tourmentée et de la tempête sous un crâne.

Par moments sur A pArt of a perfect poem (the inner studio), la guitare parvient à percer la surface, puis sur le déglingué quoique plus épuré No more MonoPolitiClicks c’est l’accordéon qui prend le lead, tandis que sur Fluid days, d’étranges percussions boisées, probablement samplées, finissent par se détacher. Plus loin, DynAMO (dedicated to D. Suzuki) télescope blips entêtants, drones d’accordéons, murmures, chants d’oiseaux et autres harmonies magnétiques pour rendre hommage au regretté leader de Can, ouvrant sur un Thoughts of hollow lands aux allures de linceul où le piano, enfin, fait véritablement son apparition à l’orée d’un crescendo de désolation.

Particulièrement déstructuré, Space rivers and shores sonne quant à lui comme une sorte de jazz venu d’une autre dimension, tout en répétitions de motifs hypnotiques sur fond de pianotages hésitants et de fourmillements électroniques, comme un dernier moment de liberté avant l’enfermement mental d’une conclusion isolationniste et désespérée, avec le silence du titre en ligne de mire. Ardu mais passionnant !



( RabbitInYourHeadlights )

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