Sortie le jeudi 18 juillet 2024
1. Fetus
2. The Hours (feat. SKECH185)
3. Boundaries of Regret
4. Poor Man’s Poetry
5. Psychedelics Wrote The Bible
Figurant parmi nos EPs préférés de l’an dernier, Insomniac Missile Launcher voyait le génial Bigg Jus de feu Company Flow adouber le Gargantua du New Jersey Fatboi Sharif, rappeur aussi radical qu’aventureux qui s’est même imposé depuis en digne héritier, cf. le passionnant mais trop court Something About Shirley avec le méconnu Roper Williams aux instrus.
Encore plus pysché et un chouia plus conséquent, le bien-nommé Psychedelics Wrote The Bible l’associe cette fois à l’excellent Duncecap à la production, auteur cette année d’un remarqué Pay or Dispute au storytelling décalé sur lequel il tenait également le micro et auquel participait d’ailleurs Fatboi Sharif sur un morceau déjà quelque peu narcotique aux entournures. Ici toutefois, quand on parle de psychédélisme ça n’est pas qu’à moitié et l’EP apparaît aussi drogué d’un Captain Murphy par exemple, mais en plus singulier encore, dans une veine à la fois introspective et cauchemardée (Fetus), totalement dénuée de beats et laissant même souvent les loops de côté au profit de nappes déstructurées et distordues (The Hours feat. SKECH185, ou l’anxiogène Boundaries of Regret) voire complètement expérimentales et dissonantes (Poor Man’s Poetry, hanté par d’étranges voix pitchées).
On avouera tout de même une préférence pour les morceaux les plus "cadrés", à savoir le premier donc et surtout l’hypnotique Psychedelics Wrote The Bible qui donne son titre au disque, avec ces samples intrigants aux accents surnaturels de vieux film non identifié. Quoi qu’il en soit, et même si les amateurs de hip-hop canal historique vont probablement prendre leurs jambes à leur cou au bout d’une paire de titres, le résultat donne une fois de plus envie de retrouver la paire en long-format, ne serait-ce que pour l’étonnante mystique qu’il dégage et ses atmosphères particulièrement perchées.