Sortie le vendredi 26 juillet 2024
1. Optic
2. Burden
3. Vagus
4. Barrier
5. Facial
6. Scabulous
7. Hypoglossal
8. Duality
Trois ans après le second album homonyme sorti à l’époque chez I, Voidhanger, les deux Libyens de Deathcrush (cf. il y a quelques années cet opus prometteur bien qu’archi mal mixé), Forsaken Ahmed (chant et basse) et Khalil Azagoth (guitare), toujours associés au batteur italien Mark Bestia, en reprennent le construction bipolaire sur cette digne suite alternant comme son prédécesseur béhémoths black metal denses et belliqueux, et instrumentaux lorgnant cette fois non plus sur une ambient éthérée mais sur d’étranges limbes électroniques aux textures déliquescentes et aux pulsations hypnotiques (ou même déstructurées avec Hypoglossal et ses espèces de roulements de percus noise-jazz bitcrushées). De quoi imprégner d’un certain onirisme leur power-violence primale, qui gagne encore ici en véhémence comme en radiations noires grâce à une production moins lo-fi/étouffée et néanmoins tout sauf lissée.
Entremêlant d’un côté urgence black metal tout en blast beats marteaux-piqueurs, riffs aux mélodies lovecraftiennes et grunt aussi brutal que lancinant, et de l’autre accalmies psyché guitar-héroïques aux entournures, Burden du haut de ses presque 10 minutes donne le ton du surcroît d’ambition du trio basé au Pays-Bas sur ce 3e opus à la fois organique et d’une belle complexité, à l’opposé de son titre explicite. Côté tempête sous un crâne opaque et malsaine, les puissants Barrier et Scabulous enfoncent ensuite le clou, tandis que Duality finit sur plus de 16 minutes par ouvrir au projet des horizons insoupçonnés, où les émanations ésotériques font bon ménage avec un psychédélisme borderline post-metal... une véritable épopée du côté obscur dont le crescendo final, à coup de claviers cinématographiques et de choeurs célestes, en vient à égaler les plus beaux métissages de Blut Aus Nord en la matière. Sacré coup de massue !