Sortie le vendredi 13 septembre 2024
1. The love it took to leave you
2. The Six
3. The Augur
4. Hollowing
5. To think we knew from fear
6. Malediction
7. Green and grey and fading light
8. Strike your forge and grin
9. Ember
10. So say the soaring bullbats
11. Bloodrest
Si le Colin Stetson nouveau, quoique toujours aussi singulier, ne surprend plus vraiment les aficionados, il s’avère tout aussi impressionnant que son prédécesseur de l’an passé, When we were that what wept for the sea : les deux derniers opus du saxophoniste et clarinettiste américain ont en effet en commun une vibration étonnamment accessible, presque mélodique dans son abstraction, tantôt ambient ou plus dynamique, jouant ici sur les variations dans la répétion (The Augur n’est d’ailleurs pas sans évoquer Philip Glass) ou là sur des progressions plus atmosphériques (To think we knew from fear, So say the soaring bullbats), pour un résultat quoi qu’il en soit de plus en plus habité à mesure que les harmonies vocales et autres percussions gagnent du terrain dans la musique du Montréalais d’adoption.
L’album est moins solaire que le précédent comme en témoigne ouvertement l’artwork, mais se révèle une fois de plus tout aussi fiévreux qu’extatique, et le léger regain de minimalisme de l’enregistrement solo (logique pour un disque qui célèbre la solitude) ne fait pas de mal, pas plus que cette chape électrique venant discrètement redéfinir les contours de son jazz expérimental sur un Strike your forge and grin presque doomesque, crescendo de rythme et d’intensité qui du haut de ses presque 22 minutes nous saisit pour ne plus nous lâcher. Très grand disque - et ça non plus ça n’est plus une surprise !