Sortie le vendredi 4 octobre 2024
1. I Was Always Dreaming
2. Towards the Dawn
3. The Fun Of It (feat. Andreya Casablanca)
4. The South Atlantic (feat. This Is The Kit)
5. Electra
6. Arabian Flight
7. Monsoons
8. A Different Kind of Love (feat. EERA)
9. Howland
Bien que toujours aussi peu mis en avant chez nous, le désormais quatuor britannique, toujours adepte des samples de vieux films d’archive tombés dans le domaine public, continue son bout de chemin avec le soutien d’une véritable fanbase outre-manche : un succès de bouche-à-oreille qui nous fait d’autant plus plaisir que nous misions déjà sur le groupe en 2013 avant même la sortie de son premier album Inform - Educate - Entertain, comparaison avec nos Frenchies de feu Microfilm à l’appui.
Depuis, le guitariste J. Willgoose, Esq. et le batteur et pianiste Wrigglesworth se sont quelque peu éloignés de leurs influences post-rock (dont le climax Arabian Flight convoque néanmoins de beaux restes ici) sans rien perdre de l’esprit mélangeur du projet, avec l’arrivée pour Every Valley en 2017 de JFAbraham aux arrangements de cuivres et de cordes et de Mr. B aux visuels. Toujours aussi lyrique et enlevé, The Last Flight, inspiré par l’aviatrice Amelia Earhart, continue ainsi cette percée pop mais avec un meilleur équilibre que le précédent opus Bright Magic et des incursions ambient et cinématographiques nettement plus abouties, de l’intro I Was Always Dreaming toute en cordes et synthés évoquant l’univers de "Blade Runner" jusqu’au superbe final élégiaque de Howland.
Entretemps, on retrouve au côté des habituées Andreya Casablanca et EERA une troisième guest de choix au micro en la personne de Kate Stables aka This Is the Kit qui fait notamment suite à Blixa Bargled sur Bright Magic, l’occasion pour Public Service Broadcasting de déployer une pop étonnamment élégante au regard de son efficacité toute radiophonique, qu’il s’agisse de l’alternance entre électro-pop et saillies électriques de The Fun Of It, du romantisme aérien de A Different Kind of Love ou de l’indie folk au souffle de grands espaces de The South Atlantic, écrin idéal pour la susnommée Stables avec ses orchestrations aux élans savamment mesurés.
Quant au reste du disque, entre rock maximaliste au sampling évocateur (Towards the Dawn), post-rock synthétique aux choeurs éthérés (Electra) et noise rock instrumental où surnagent le même genre de voix radiophoniques auxquelles les Britanniques nous ont toujours habitués, il s’avère à la hauteur des deux premiers longs-formats du combo - autant dire dans une veine nettement moins radio friendly quoique tout aussi mélodique. De quoi conférer à The Last Flight une étrange aura composite, hybride - mais dans le bon sens du terme à une époque où les indie kids ne savent plus oser qu’en versant dans la pose - sans pour autant qu’il en paraisse incohérent, tout étant finalement affaire de production, ici d’une homogénéité idéale par-delà les sauts de cabri du groupe. Probablement l’album à guitares le plus emballant de ce début d’automne.