Sortie le vendredi 18 avril 2025

1. Les rayons cosmiques
2. Respirer l’instabilité
3. Les radicaux libres
4. Organismes en aérobiose
5. Solastalgie impalpable

N’y allons pas par quatre chemins : enregistré en sextette avec 5 musiciens de studio du Centre d’Expérimentation Musical québécois (entre instrumentation rock, électronique et violon/violoncelle), Langue Hybride est l’un des albums les plus surprenants et inclassables de thisquietarmy, et une magnifique réussite de plus à mettre au crédit du touche-à-tout montréalais Eric Quach, que l’on aura justement la chance de retrouver dès le lundi 2 juin pour une poignée de concerts français soit en duo avec la violoncelliste brésilienne Mothrspace (cf. cette belle date à la Chapelle de Watine à Châtillon si vous êtes en région parisienne), ou en trio avec aux fûts Tom Malmendier qui l’accompagnait l’an passé sur un Cîme aux élans drone rock libertaires, mi-abrasif mi-liquéfié.

Le Canadien, qui nous a souvent habitués à un certain minimalisme, avait déjà maintes fois fait preuve de son talent à échafauder des compositions métamorphes et foisonnantes, notamment sur scène en mêlant guitare ambient et synthés modulaires à l’occasion de semi-improvisations d’anthologie. Ici, épaulé par la petite troupe, c’est à un post-rock aux frontières mouvantes que s’adonne l’auteur du très beau Les estampes, azimutant d’emblée les douces envolées élégiaques de l’introductif Les rayons cosmiques à coups de loops rythmiques fébriles et de circonvolutions violoneuses presque americana, avant de livrer avec l’intense Respirer l’instabilité, évoluant sur plus de 15 minutes d’un doom orchestral sursaturé à un space-funk psyché façon Funkadelic des débuts en passant par un break méditatif tout en nappes de cordes capiteuses, l’un des sommets mélangeurs d’une discographie qui n’en manque pas.

Autant dire que ce Langue Hybride ne saurait mieux porter son nom, et qu’il s’agisse de l’intrigant et déglingué Les radicaux libres aux accents zorniens, du crescendo d’Organismes en aérobiose réconciliant brillamment Godspeed You ! Black Emperor et Esmerine (rappelons que thisquietarmy a souvent flirté avec le label Constellation, notamment via ses collaborations avec le batteur Aidan Girt des sus-nommés GY !BE sous le nom Some Became Hollow Tubes) ou du plus heavy et riffesque Solastalgie impalpable qui met les bouts pour l’infini cosmique au rythme d’un beat slicé et d’une batterie enfiévrée, la suite refuse le surplace et ne démérite jamais, de quoi promettre de sacrées performances scéniques aux chanceux qui attraperont l’un de ses concerts à Paris, Chambéry, Lyon, Toulouse ou Marseille.



( RabbitInYourHeadlights )

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