Sortie le vendredi 7 mars 2025
1. A possible place
2. Nami
3. Beata
4. Promised and forgotten
5. Vermi
6. The sinking world
Déjà presque 10 ans et la parution chez Home Normal du merveilleux Leaf (cf. #12 ici) que l’on suit avec attention le parcours du pianiste italien Stefano Guzzetti... y compris lorsqu’il choisit de s’éloigner de son instrument de prédilection, qu’il agrémentait déjà en 2017 de reverbs ambient oniriques et autres percus cristallines sur un Recurrent Dreams composé tout spécialement pour notre gargantuesque compil’ hommage à "Twin Peaks".
Sur Quiet departures, généreux EP de près de 25 minutes tout de même et dont ne sait pas vraiment s’il s’agit de la première référence d’un nouveau label faisant suite au défunt 2020 Editions ou de la sortie inaugurale d’une série dénommé Onda, ce musicien discret (qui s’est coupé de la plupart des réseaux sociaux à l’exception d’Instagram) fait ainsi la part belle à toute une panoplie de synthés analogiques et numériques, pédales d’effets, préamplis, processeurs multi-effets et autres logiciels de programmation, sans pour autant abandonner tout à fait le piano, qu’il jouait et enregistrait encore dans son plus simple appareil pas plus tard qu’en septembre dernier le temps du superbe EP Lys.
Ici discrètement intégré aux nappes d’harmonies claires-obscures émaillées d’itérations électroniques plus ou moins déstructurées (A possible place) ou de distos aux dissonances fantasmagoriques (Beata) entre deux tranches de pure ambient contemplative aux textures vaporeuses (Nami, The sinking world) ou parfois plus expérimentales dans leurs crépitements percussifs et saturés (Vermi), l’instrument n’en continue pas moins d’insuffler à ces rêveries entêtantes flirtant par moments avec l’abstraction une dimension organique chaleureuse voire romantique, culminant sur le sleen du contrasté Beata et les sentiments Sakamoto-esques du dense et (é)mouvant Promised and forgotten.
Un petit bijou éthéré mais doté d’une part d’ombre qui ne le rend que plus fascinant.