Sortie le mercredi 30 avril 2025

1. Doorstep
2. When The Wind Blows
3. Downstairs
4. Out Of The Dark
5. Hatch
6. Living
7. Folding Door
8. Lumber Room
9. Kitchen Crash
10. Bathroom Steam
11. Upstairs
12. The Monster Inside You Voir la vidéo Comley Pond - ‎The Monster Inside You
13. Corridor
14. The Dead Ones
15. High Window
16. We Follow
17. Attic Door
18. So Many Ghosts
19. Skylight
20. Lightness
21. Outdoor

L’Hexagone regorge de groupes inventifs. Et ce n’est pas le trio Comley Pond qui a sorti ce mercredi 30 avril The Old House qui nous fera mentir.

Comley Pond, c’est d’abord une formule qui interpelle. Groove robotique et chaleur des cordes : l’association boîte à rythme et violoncelle couplée aux plus traditionnelles guitares et basse propose une équation singulière qui confère une identité immédiatement marquante aux compositions du groupe. En mettant celle-ci au service de morceaux fortement influencés par la pop anglophone, Comley Pond jette des ponts entre le savoir-faire français en la matière et l’élégance si caractéristique de nos voisins d’outre-Manche. Ainsi, à l’écoute, de The Old House, on pense au One Year de Colin Blunstone ou aux Auteurs période After Murder Park, la noirceur en moins, la mélancolie en plus. La musique de Comley Pond se joue des genres et des époques, évoquant aussi bien le psychédélisme sixties que la musique de chambre, l’indie nineties écossaise (on pense à Teenage Fanclub) et le Paisley Underground. De très belles références, chacun en conviendra.

L’amateur de pop ciselée se délectera donc de la ballade cafardeuse Lightness, du diamant gothique Living - magnifié par la contribution de Zoe Barge - ou d’un superbe Lumber Room dont les délicats arpèges font se lever le soleil californien sur l’Angleterre victorienne. Chose rare en ces temps troublés, Comley Pond porte un soin particulier aux mélodies : Out Of The Dark et When The Wind Blows imposent leur immédiateté sixties et les arrangements sur The Monster Inside You sont tout simplement sublimes. Que dire également de ce changement de grille d’accords pour clore en beauté le précédemment évoqué Living ? Surtout, Comley Pond sait jouer des contrastes et transforme en force les contraintes imposées par sa formule comme lorsqu’il incorpore des rythmiques ouvertement électroniques à sa mixture (sur le très eighties We Follow, ou le délicieusement déroutant The Dead Ones). Autre atout dans la manche du trio - et pas le moindre : l’harmonie des voix de Jean-Louis et de Zoe qui évoque, entre autres, le meilleur des Subways.

Une fois toutes ces qualités énumérées, il convient d’évoquer l’autre grande idée de The Old House qui est d’en avoir fait un album concept autour d’une maison hantée par des "fantômes" et autres "monstres surgis du passé" (dixit le dossier de presse). Conçu comme un Cluedo sonore plein de chausse-trappes et de passages secrets, l’album se déploie sur une vingtaine de morceaux, chaque chanson étant suivie ou précédée d’un intermède instrumental à la mélancolie feutrée, parfois indépendant et parfois fonctionnant comme une coda reprenant un thème avec une autre orchestration. Cette architecture musicale donne du liant aux morceaux qui gagnent encore en épaisseur et finissent par former un corpus cohérent comme autant de chapitres d’un roman de Conan Doyle. Comley Pond a le bon goût de pousser le concept jusqu’au bout. Ainsi, l’artwork, d’une appréciable sobriété, détaille un plan de ladite maison, chacune des pièces accueillant le titre d’un morceau.

Porté par des compositions élégantes et une maîtrise certaine des équilibres mélodiques, The Old House est l’album idéal pour celles et ceux qui préfèrent à la trivialité de la Côte d’Azur une promenade dans la lande écossaise par un après-midi venteux d’octobre avec, dans la poche, un livre d’Emily Brontë.

The Old House est disponible sur toutes les plateformes de streaming et bientôt en CD : https://comleypond.bandcamp.com/



( Ben )

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