Tavare Too Small To Be So High

Sortie le vendredi 6 juin 2025

1. Unentwine
2. Lucy
3. You Are All At Once
4. Thumb
5. Left Behind
6. El Oceano
7. Ghosts

Désormais, Aidan Baker est Tavare... pas en sorties bien sûr, quoiqu’il ait pas mal ralenti la cadence ces dernières années, surtout en comparaison de la période fin 00s/début 10s, mais c’est comme ça en tout cas que s’appelle le nouveau projet du natif de Toronto installé à Berlin, qui l’associe à la bassiste Tristen Bakker (aucun lien mais originaire comme lui du Canada) et à la batteuse Ángela Muńoz (membre avec sa comparse du groupe ambient/kraut Vrouw ! et du collectif berlinois Soft Noise), les trois musiciens se partageant par ailleurs le chant sur les morceaux aux ambiances plus ou moins neurasthéniques de ce premier opus tout en temporisation feutrée.

On ne change pas un tempo qui gagne : celui du guitariste de Nadja a toujours été plutôt lent et c’est encore une fois le cas sur Too Small To Be So High, enregistré en amont d’un concert en juin 2024 dans une église de la capitale allemande dont la reverb naturelle nimbe le slowcore du trio d’une certaine aura de sérénité. On pense un peu au Low des débuts, y compris parfois toutes proportions gardées pour ces harmonies à plusieurs voix, par exemple sur Thumb, reprise assez lumineuse de J. Mascis, ou sur le final Ghosts... mais le disque s’avère à d’autres moments un chouia plus enlevé (Left Behind, d’une étonnante légèreté venant du bonhomme), ou au contraire presque "éteint" au niveau du chant (You Are All At Once).

La musique de Tavare donne ainsi l’impression de se laisser porter au gré des envies de ses génitrices et géniteur, enchainant les contrepieds discrets (les accords bluesy d’Unentwine, les intonations presque glam de Lucy, le spoken word en espagnol de Muńoz sur El Oceano ou son final évoquant Mike Cooper avec ces dissonances de cordes déglinguées) et autres subtiles variations d’atmosphères qui par-delà l’homogénéité d’une instrumentation minimaliste et des compos presque ascétiques font tout le prix de cet album d’une rafraîchissante modestie, jusque dans ces mélodies vocales introduites tardivement qui semblent parfois ne faire que commencer alors que le morceau en est déjà à ses derniers instants (Left Behind, El Oceano).

( RabbitInYourHeadlights )

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