Sortie le mercredi 19 novembre 2025
1. Funhouse 2 Intro
2. Speaker Eater
3. Neuromancer
4. Flow Your Tears
5. Hashish
6. Chuck Jones
7. Champion Joint
8. Got Your Message
9. The Lost Weekend
10. Old Gods
11. Hand Foot and Mouth
12. Farewell
Ne vous fiez pas à l’intro de cette nouvelle tape de notre cuisto beatmaker favori du moment, qui pourrait accompagner la montée de Rocky sur le ring dans l’une des mauvaises suites des années 80, c’est bien à un hip-hop instru rugueux et ténébreux que nous convie ici l’Américain Chef Mike, dans la continuité de l’insidieux sommet Happiness de 2024 plus encore que de ses SCRAPS forcément moins concis ou du très chouette mais plus accessible et policé The Jerk.
Avec Funhouse 2, suite d’une beat tape elle aussi sortie l’an passé, on pense une fois de plus aux rêveries hallucinées de Bummed Owl (du psychédélisme du bien-nommé Hashish à la SF rétro et fantasmagorique de Got Your Message) ou aux beats au cordeau sombres et hantés de son patron de label Ill Clinton (Flow Your Tears), mais aussi à Jel du défunt label Anticon pour les textures lo-fi aux ruptures et dysrythmies bien senties (Speaker Eater, Neuromancer), avec ici et là quelques disruptions à l’image du cartoonesque Chuck Jones (émaillé de bruitages régressifs et dont l’hommage au co-créateur des "Looney Tunes" parle de lui-même), ou le soulful quoique répétitif Champion Joint avec sa vibe de training montage qui pourrait elle aussi illustrer un retour aux affaires du boxeur incarné par Sylvester Stallone, mais dans le bon sens cette fois.
Vous l’aurez compris, cette collection d’instrus d’une petite trentaine de minutes entrecoupée d’intermèdes vocaux décalés souffre d’un léger ventre mou passés ses 3 premiers sommets, mais dès Got Your Message les choses sérieuses reprennent et du rampant The Lost Weekend, entre groove downtempo et cuts inspirés, au joliment enchanteur Farewell (Crookram en point de mire ? lui aussi avait d’ailleurs payé tribut à l’ami Balboa) en passant par l’inquiétant Hand Foot and Mouth, le dernier tiers de disque vient remettre les pendules à l’heure et sonner le KO. Tout aussi fortement recommandé, donc, que son excellente collaboration de novembre avec le rappeur Sankofa, dont on reparlera incessamment.