1. Listened On
2. When You Go
3. Wind Me Up
4. Take Me Back
5. Jump In
6. Heaven
7. Castles And Caves
8. Highway
9. Breathe
10. Days Go By

Sortie le mardi 19 juin 2007

Echappés de Black Mountain, Amber Webber et Joshua Wells ont décidé de nous offrir un album qui ne se pose pas très loin de la trilogie This Mortal Coil.

D’obscurs rêves me sont apparus à la première écoute, Lightning Dust ne sera le groupe que d’un seul album. En effet, à quoi servirait une suite puisque l’œuvre est chargée tout à la fois de plénitude et de simplicité, et nous apparaît comme un aboutissement, un cliché exemplaire d’une ambiance particulière. Je me poserai bien, pourquoi pas, en défenseur de son unicité et n’ai plus qu’une envie : voir et entendre cet opus traverser les âges sans aucune comparaison possible. L’histoire est finie, le meilleur album de Lightning Dust est entre mes mains et puis voilà, c’est tout.

Mais comment ce duo canadien a-t-il pu enfanter un tel disque. Amber Webber, chanteuse a la voix suave et vibrante y est pour beaucoup. Depuis quelques années passées à collaborer au sein de groupes tels que Black Mountain, Early Day Miners, Pink Mountaintops, elle a laissé germer ces mélodies bien souvent fantômatiques. Et quand s’est présentée l’occasion de nous les dévoiler, c’est en compagnie de son compagnon de longue date Joshua Wells qu’elle a pu s’exprimer. Dehors, c’était le Canada, celui de Colombie Britannique baignée de soleil, de plage et de bière. L’enregistrement lui s’est fait en partie enfermé dans une cave humide. Un étonnant contraste dans lequel le groupe a su garder sa ligne de conduite.

Je citais en introduction This Mortal Coil, l’incontournable pseudo-groupe-concept estampillé 4AD. Cet album pourrait s’imposer comme l’un des héritiers à plus d’un titre bien qu’étant largement moins éthéré et expérimental. Tout d’abord dans sa capacité à faire surgir quelques éclaircies dans un ensemble plutôt inquiétant. Ici on aura droit à un Wind Me Up, seul morceau qui aurait pu apparaître sur l’autre idée du couple, à savoir faire un album de Noël. Le morceau est enjoué sur un rythme mid-tempo qu’on ne retrouvera plus ailleurs. Allez, on peut aussi mettre Jump In, un quasi tango mais ne pensez tout de même pas faire sourire vos invités avec un morceau pareil. Seul le tempo et le chant concubin fait un peu oublier le trouble jeté par le reste de l’album. L’autre point de similarité avec le projet d’Ivo Watts-Russell serait le travail étonnant sur les voix, tantôt éthérées sous les reverb’, tantôt superposées en couches frissonnantes. Même si Amber Webber ne joue pas encore dans la cour d’une Elizabeth Frazer (Cocteau Twins) ou d’une Lisa Gerrard, l’émotion est là. Accompagnée d’un simple piano qui rythme Castles And Caves, cela suffit à en faire un classique du genre. Le discret violoncelle sur Highway impose chez l’auditeur un silence religieux. Et le tout prend de la hauteur avec des synthés en forme d’orgue comme sur Breathe ou Take Me Back où là le Dead Can Dance se rappelle à notre souvenir. La grande force de cet album vient de sa parcimonie instrumentale qui sait ne pas étouffer le chant magnifique de la canadienne. Joshua Wells a réussi à trouver la juste mesure, offrant ainsi à sa compagne l’écrin musical idéal. Point de vacarme ici, le silence s’impose tout naturellement à l’écoute pour mieux plonger dans leur univers.

On se retrouve donc au final avec un petit album d’une trentaine de minutes, impossible à ranger que ce soit côté pop éthérée ou folk à la Cat Power. L’album n’a sa place nulle part et pourtant quiconque l’aurait dans sa discothèque la relèverait de la banalité. Un joyau parmi tant d’autres mais qui fait la différence.

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