1. las cruces jail
2. steady rollin’
3. some slender rest
4. long summer day
5. the prodigal son
6. threnody in minor b
7. 16th st. dozens
8. age of assassins
9. waves of grain
Sortie le mardi 21 février 2006
Un homme qui siffle de cette façon, et dans l’instant qui suit, je vois un Lee Van Cleef, à l’entrée du saloon. Rêve de gamins ou pas cet album rameute les grands souvenirs ... mais pas seulement.
Un disque pareil, on jurerait, à peine sorti, qu’il est déjà déclaré hors la loi. Sa tête sera mise à prix, il suffit d’y croire.
Il faut dire aussi que ces 2 là, on sait d’où ils viennent. Las Crucas Jail, c’est au Nouveau Mexique, et ils commençaient à sentir le renfermé. Mais ça ne les empêchait pas de faire les malins, l’un à la guitare et l’autre à la batterie. Chanter "My lovin’ baby she’s a ball and chain", ça les faisait rire. J’aurais dû me douter que leur air hirsute, sentait à plein nez l’entourloupe. Ils allaient se faire la belle, trop ingénieux pour croupir, même dans un très bon western.
Au départ, ce n’était que des gamins, à peine vingt ans, et des rêves de cowboy plein la tête. Mais l’un d’entre eux, Adam Stephens, avait cette voix qui sied si bien à nos héros, et des textes à faire palir plus d’un parolier. On se retrouvait donc rapidement avec la bonne musique, le bon chant, mais pas que ça. Le Long Summer Day, par exemple, reprenait un texte écrit par un criminel d’époque. Les sud-américains du début du siècle dernier, étaient un peu chaud et paresseux semble-t-il.
Des bons gars, je vous dit. Je les entendais bien, gratouiller des ballades à faire chialer. Et puis l’harmonica, voire le violon, ça aide pas non plus. Du poils qui se dressent et des larmes aux yeux, y’en a eu et y’en aura encore. Oui, ça me ferait chialer, vraiment chialer de savoir que voilà, c’est fini, ils sont partis à la conquête du monde, avec leur disque folk punk ou blues déjanté, allez savoir. Tout ça, je ne sais fichtre pas ce que c’est, mais ces voyous là, avec 2/3 instruments et une voix, ils te retournent le coeur et te redonnent le goût à rêver.
L’Amérique profonde, les Two Gallants en connaissent un rayon, et avec tout la hargne nécéssaire, ils mettent le feu, les plumes et le goudron à une époque, à notre époque. Prenez en soin, c’est pas des gamins de la ville, et surveillez votre langage, c’est aussi des franc-tireurs. Un album pareil, à peine sorti, impose déjà le respect.
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