Sortie le mardi 30 octobre 2007
1. Intro
2. 1957
3. Dang
4. Lipstick
5. Shutter Buggin’
6. Spread ’Em
7. Ho-Boys
8. Way Back When
9. Cop Shades
10. The Beatific
11. Mr. Nobody
12. The Rebel
13. Benz
14. Heatwave
15. The Outskirts
16. White Bread
17. Way Back When (K-OS Remix)
Dominé par un hip-hop old school bien catchy mâtiné de piano mélancolique (le superbe 1957, l’angoissé Ho-Boys, un White Bread atmosphérique aux accents néo-classiques), d’influences cinématiques (le douloureux Mr. Nobody, les faux-airs de western de l’inquiétant The Rebel, le sample de Jeux interdits du poignant The Outskirts aux arrangements jazzy extraordinaires), le plus souvent 70’s - l’ombre de Lalo Schifrin qui plane sur la plus grande partie de l’album, à commencer par les basses et percus de Lipstick, les cuivres de Spread ’Em ou le clavier rétro du fabuleux The Beatific - et notamment blaxploitation (Cop Shades, Heatwave), de guitare acoustique (le groovy Way Back When), de funk (Shutter Buggin’), de musiques tribales (l’explosif Dang) ou d’électro (voire même de reggae sur le remix final de Way Back When, soupape de relâchement à la tonalité générale plutôt sombre de l’album), à la façon des Stereo MC’s de 33-45-78 ou des Beastie Boys de Paul’s Boutique (l’excellent Benz ne trompera personne), ce nouvel album du rappeur canadien parvient à faire oublier pour de bon la déception de Secret House Against The World, qui à l’image de ce Dirty Work EP un peu fade mis gratuitement à disposition sur internet l’an dernier marquait dès 2005 un net recul de l’auteur de Square vers des morceaux country/folk/hip-hop ou électro/punk/pop auxquels on reprochera davantage leur manque d’inspiration et de cohérence que leur façon de tendre vers un songwriting plus accessible, ce qui somme toute était déjà le cas de Talkin’ Honky Blues en 2003 mais avec la réussite que l’on sait.
De même, avec les 17 morceaux très courts et variés qui composent Situation, laissant à son ami Sage Francis cet intimisme bluesy qui avait si bien su aguicher les critiques il y a quelques années, Buck 65 parvient à concilier format pop, accroche mélodique et personnalité avec un sens de la construction, une créativité et une folie retrouvées. Nous voilà donc rassurés quant à l’avenir musical de Richard Terfry, qui même loin du génie abstract et de la profondeur de Man Overboard n’en signe pas moins là l’un des meilleurs albums hip-hop de l’année 2007.