le mercredi 27 février 2008

Initialement prévu le 13.02.2008

A sa gauche une bassiste, à sa droite une violoncelliste et une violoniste, derrière lui une batteuse (et en retrait un homme qui s’occupe de l’ordinateur portable), devant lui une salle comble, celle du Nouveau Casino. Jens Lekman a le don de bien savoir s’entourer. C’est agaçant de le voir charmer tout ce monde (aussi bien la gent féminine que masculine) avec autant de facilité, lui vêtu d’un simple polo blanc orné de fleurs rouges, touchant même du doigt les étoiles au son des notes de clavecin.

Ca ne devrait pas être permis de composer de telles chansons qui apportent rapidement le sourire au coin des lèvres. Le charme de ce jeune troubadour romantique ne laisse pas les spectateurs pantois et bouche bée. Au contraire, il leur donne envie de participer, de taper des mains, de claquer des doigts, de reprendre et chantonner les paroles. C’est vraiment rageant de voir que l’on ne peut se retenir de remuer la tête, et pourtant on se laisse prendre avec plaisir par la rythmique caressante et entraînante de la souriante bassiste (malgré des problèmes de sono avant le concert), par le jeu minimaliste et efficace de la batteuse toujours dans le bon ton. Que dire des mélodies de violon et violoncelle ? Simples ou surprenantes, elles servent à souhait les compositions du Suédois, mais ne souffrent d’aucun classicisme. Car Jens Lekman même s’il peut paraître au premier abord classique, son approche musicale est plutôt légère et lo-fi, il aime surprendre et mélanger, faire des tours de passe-passe comme sur The Opposite of Hallelujah interrompue subitement par des samples et qui reprend son cheminement comme si de rien n’était. Lui avec sa guitare ou bien derrière un clavier se montre rassuré devant nombre de compatriotes venus le voir. En effet, il jouit dans son pays d’une grande reconnaissance, ce n’est pas encore tout à fait le cas ici, mais ça commence petit à petit…

Outre de proposer les chansons de son dernier album Night Falls Over Kortedala qui confirme son indéniable talent, et les classiques des précédents albums, il aime les accompagner d’anecdotes avec son humour qui le caractérise. Il réinterprète ainsi la jubilatoire A Postcard to Nina et l’attachante Shirin, modifiant au passage les paroles amusantes de ses histoires, inventées ou non, mais dont on imagine facilement la scène. Il emporte facilement les spectateurs dans son univers suave et mélancolique grâce à des mélodies guillerettes comme sur Black Cab ou Friday Night At The Drive-In Bingo accompagné de ses musiciennes qui deviennent également choristes. Mais, il est capable de retenir l’attention avec sa seule voix lorsqu’il entame à capella I’m Leaving You Because I Don’t Love You et It Was A Strange Time In My Life entièrement.

Mais le final restera sûrement dans les mémoires où seul à la guitare il se fait accompagner au moment du classique Pocketful of Money par le public qui claque des doigts à sa demande et qui reprend le refrain de façon crescendo. Une autre chanson et puis l’artiste s’en va, laissant regretter une soirée passée trop rapidement en la compagnie de ce chanteur attachant et sympathique.



( darko )



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