Sortie le mardi 26 février 2008
1. Roche
2. Kilometer
3. Look
4. Divine
5. Pomme
6. Une Heure
7. Sexual Sportswear
8. Elle
9. Fingers Of Steel
10. Manty
11. L’Amour et La Violence
Trois ans après avoir goûté à la beauté singulière de son premier album, L’Incroyable Vérité , on avait découvert avec une certaine frustration la face cachée du talentueux musicien parisien sur l’inégal Politics : mélodiste bouleversant sur une paire de morceau (à commencer par La Ritournelle, qui depuis a fait le tour du monde), il laissait transparaître sur une majeure partie de l’album un goût trop immodéré pour être honnête pour toute une frange plus ou moins douteuse de la musique des années 80, du synth-punk le plus criard au bandes originales désuètes de Giorgio Moroder ou de Goblin.
Difficile pour autant de s’imaginer, après la sobriété de ses belles Sessions acoustiques, retrouver le faux dandy embourbé jusqu’au cou (ouilles ?) deux ans plus tard dans le médiocre revival 80’s, ringard et mou du genou, de ce Sexuality particulièrement creux et complaisant. Alors certes, ce creux, c’est ce dont nous parle Tellier en touchant à la variété ras-des-pâquerettes (qu’elle soit anglo-saxonne, française ou même... italienne) et au sexe sans amour, mais en se reposant à ce point sur son concept avant d’intellectualiser à outrance lors de la promo de l’album (des propos d’un décalage risible avec le résultat final), il ne pouvait réussir qu’à rebuter son auditoire le plus acquis.
On ne se perdra pas en conjectures quant à la part de publicité résidant dans le fait d’avoir confié la production de l’album à une moitié des acclamés autant que surestimés Daft Punk, le fait étant que le minimum syndical dû à Guy-Manuel de Homem-Christo ne s’entend guère si ce n’est sur Sexual Sportswear, single instrumental qui aurait pu toucher par sa mélancolie s’il avait été moins répétitif et surtout, sur album, moins long.
Pour le reste, seul L’Amour et la Violence, profession de foi d’un inadapté aux faux-airs de Christophe et écrite paraît-il pour son psy, parvient tant bien que mal à ressembler à une véritable chanson de Sébastien Tellier, et dès lors on comprend sans mal le pourquoi de la nomination du chanteur à l’Eurovision 2008 (sic) avec Divine, tout juste sauvée la noyade par les accents candides et le rythme enlevé de sa mélodie de Beach Boys du pauvre. Voilà à quoi ça mène, d’avoir le sexe triste...