Sortie le lundi 12 mai 2008
1. Super Aaah
2. Nouveau Chimpanzé
3. Mon Extraterrestre
4. La Nuit
5. 1982
6. Amour City
7. Les Jardins De Boboli
8. Interlude Hypnotique (Avec Bruits D’Oiseaux Sur Le Côté)
9. Le Rêve De Tokyo
10. La Chambre Renversée
11. Musique Opour Un Eventail Qui Bat Au Ralenti
12. Coco Keeling
13. Vega Part. I
14. Vega Part. II
Un ensemble mélodieux au bon goût de liberté ...
« Le voyage labyrinthique du Nouveau Chimpanzé », ce sous-titre associé au dernier album de Julien Ribot, semble nous être adressé. Loin des productions françaises actuelles parfois trop terre à terre et formatées, Vega nous embarque sans nous ménager l’espace de 14 titres dont l’unité sonore et textuelle est saisissante. Et même si l’étiquette de concept-album est quelque peu aventureuse, rares sont les créations qui affichent une telle cohérence, si bien qu’une lecture d’un bloc s’impose à son auditeur qui serait bien mal inspiré d’aller tenter un quelconque fractionnement.
S’appuyant sur un certain lyrisme et une esthétique pop légèrement psychédélique et proche des productions des années 70, les compositions euphorisantes de Julien Ribot jouissent d’une qualité mélodique constante qui permet le parfait équilibre de cet opus. Ce parcours sans faute et très imagé, enchaîne les tableaux très personnels de l’artiste, peints par des textes particuliers et parfois à la limite de la niaiserie sans jamais toutefois sombrer dans un quelconque excès de la sorte. Un univers finalement attachant qui parvient petit à petit à nous ouvrir ses portes et vers lequel on se laisse happer involontairement ou non, bien aidé par la nature même des enregistrements. Car la cohérence de l’œuvre ne s’arrête pas à la simple continuité d’un sujet, mais est largement renforcée par la nature des arrangements parfois complexes, dont le piano est l’élément principal, et le chant décomplexé de Julien Ribot. Un assemblage structuré, très fidèle à l’étrange identité d’un disque qui aurait probablement séduit un certain Serge Gainsbourg, bien que situé dans un autre registre, et dont il est difficile d’aller extraire les sommets. Citons rapidement le très touchant « 1982 » à la fois inquiétant et agité, « Le rêve de Tokyo » lumineusement porté par le Koto de la japonaise Mieko Miyazaki et « La chambre renversée » et ses chœurs entêtants.
Un ensemble mélodieux au bon goût de liberté, finalement accessible bien que peu familier et qui apporte un peu plus d’intérêt encore à la pop française dont les pépites les plus grosses sont bien souvent les plus profondément enfouies.