Au sein d’une année 2008 plutôt morose sur tous les plans, aucun album n’a véritablement réussi à réunir tous mes suffrages. Et puis il y a eu No Age pour sauver la face, dernier spasme d’un rock’n’roll de plus en plus mourant mais qui arrive toujours à ressurgir au moment où on s’y attend le moins (The Make-Up dans les années 90, At The Drive In au début des années 2000). Dans le climat actuel, le radical deuxième album de No Age fait un bien fou et vient confirmer une chose : en 2008, l’urgence n’a pas d’âge. Et c’est tant mieux.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les raisons de se révolter n’ont pas manqué en 2008. L’album de No Age c’est un peu un exutoire, un petit concentré d’urgence, une petite demi-heure de rock noisy joué pied au plancher avec la foi de ceux qui ont décidé de ne rien lâcher. Je ne sais pas ce qu’on écoutait sur les campus grecs en cette fin d’année, mais Nouns ne devait pas traîner très loin des platines.
Une collection de tubes impressionnante, un sens de la mélodie incroyable au service de vraies grandes chansons n’en déplaise à leurs détracteurs. Ces têtes à claques new-yorkaises ont sans doute réussi le hold-up de l’année avec leur afro-pop ludique et irrésistible.
L’une des plus belles surprises de l’année et un album d’une grande finesse citant aussi bien Satie, Tom Waits que Paul McCartney ou Pavement. Oly Ralfe nous offre une petite leçon de songwriting à l’anglaise d’une classe folle. Un petit trésor inattendu et pour citer l’ami qui m’a fait découvrir cet album : que c’est beau, les outsiders.
Un album schizophrénique qui parvient à atteindre un équilibre sublime entre aspirations mélodiques et disgressions noisy. Depuis Loveless, rarement un album aura aussi bien célébré l’électricité en l’enveloppant dans un écrin de coton.
Plus que le résultat d’un side-project mineur pour patienter en attendant le nouveau Grizzly Bear, In Ear Park est un fantastique album de folk crépusculaire contenant quelques-unes des chansons les plus fascinantes entendues cette année (No One Does It Like You, Teenagers...).
Un groupe arrivé à maturité, en pleine possession de ses moyens comme a pu l’être The National l’année dernière avec Boxer. You & Me est un album incandescent et bouillonnant dopé par une production noyée de reverb habillant des chansons d’une classe folle.
Le meilleur album hip-hop de l’année par un ex-Slum Village qui s’affirme comme l’un des meilleurs MCs de sa génération. Derrière lui, Black Milk, en digne successeur de Jay Dee, assure des productions impeccables entre beats incendiaires et samples soulful. Alors qu’on s’apprête à fêter les 50 ans de la Motown, Detroit est en train de redevenir le centre du monde.
La grand retour du groupe culte de Kim Fahy après 14 ans d’absence avec un album de pop psychédélique parfait. Il se permet même de placer la plus belle mélodie de l’album en piste cachée. La grande classe.
En 10 chansons pop impeccables et sinueuses, Orouni confirme qu’il est bien l’un des artistes les plus passionnants de la scène parisienne. Il n’y a plus qu’à espérer qu’un label digne de ce nom se penche sur son cas très vite car il le mérite amplement.
Une excellente mixtape sortie en fin d’année pour patienter avant un nouvel album prévu pour 2009, successeur attendu du monstrueux Hell Hath No Fury.
Toy Fight- High Noon
Un premier single pop parfait annonciateur d’un album grandiose prévu pour le printemps. En moins de 3 minutes, High Noon dévoile un foisonnement d’idées mélodiques impressionnant. Je suis totalement fan de leur façon de construire méthodiquement des chansons aux formats très différents mais toujours dans le but de tendre vers un même idéal pop. Le plus incroyable c’est que des tubes comme High Noon, il y en a une bonne demi-douzaine sur Peplum...
(Please) Don’t Blame Mexico- 1991
Je pense que le nouvel EP de (Please) Don’t Blame Mexico est le disque qui a le plus tourné chez moi en cette fin d’année. Il y a une ambiance particulière, à la fois fascinante et mystérieuse, qui s’en dégage. C’est difficile de mettre un morceau en avant plus qu’un autre. 1991 est la chanson qui clôture l’album, un morceau très dépouillé dont je trouve la mélodie autant que les paroles, totalement bouleversantes. Carolina Now ! sort le 12 janvier et sans aucune objectivité, il faut absolument se le procurer.
Animal Collective- Brother Sport
Brother Sport est le morceau qui clôture le nouvel album d’Animal Collective, qui même s’il n’est pas forcément le chef-d’oeuvre annoncé un peu partout, renferme encore une fois une poignée de chansons assez extraordinaires. Ce Brother Sport est juste une tuerie absolue dont les lignes de voix doivent autant à Franky Vincent qu’à la Compagnie Créole. Avec un tube pareil, l’année 2009 s’annonce sauvage.