Sortie le mardi 20 janvier 2009
1. Véro
2. Blues For Cousin Alvin
3. The Bamboo Saxophone
4. Jungle
5. Bird Head Son
6. Cutlass
7. His Hands
8. Two Inch Limbo
9. Conductors Of His Mystery
10. River Of Masks
11. Robberman
12. Dream On Corbeau Mountain
Amateurs tout à la fois de Femi Kuti, des Last Poets, des Temptations période psychédélique et d’Ornette Coleman, ne cherchez pas plus loin votre terre d’élection en ce début d’année 2009.
Des basses rondes grooviesques à souhait, des guitares wah-wah dans la plus pure tradition de la blaxploitation 70’s, un saxophone en roue libre prêt à s’engager à tout moment dans une danse infernale, des percussions jazz particulièrement cinématiques qui se superposent à leurs aïeules africaines djembés et congas pour donner corps à une atmosphère aussi mystérieuse qu’hypnotique, un chant à la limite du spoken word dont la narration droguée et les intonations de prédicateur païen doivent autant à Gil Scott-Heron ou Isaac Hayes qu’à James Brown et Fela... avec ce deuxième opus dont la sortie s’accompagne de celle d’un recueil de poésie éponyme, le trinidien et anglais d’adoption Anthony Joseph épaulé par les six membres de son Spasm Band - augmenté pour l’occasion de Keziah Jones à la guitare sur quelques morceaux et aux backing vocals sur Véro - livre ici rien de moins qu’un crossover dantesque entre les racines les plus obscures et chamaniques de la musique africaine, son héritage moderne que symbolisent le calypso ou l’afrobeat, et l’exigence d’une certaine tradition de la musique noire américaine se jouant des frontières entre la culture populaire et l’underground.
Soit un album passionnant, irréductible et terriblement classe du haut de ses 73 minutes - et le précédent, Leggo de Lion, est presque aussi bon : pas étonnant que l’ancien leader des Specials Jerry Dammers l’ait choisi entre autres musiciens venus du jazz ou du dub pour faire partie de son nouveau projet en hommage à Sun Ra, le Spatial AKA Orchestra ...