1. Comme Des Dollars
2. Ma Vie Invisible
3. Deux Plumes
4. Se Démolir
5. La Pieuvre
6. Les Monstres Rêvent Aussi
7. Les Insoumis
8. Sous Les Paupières
9. Vous Je Vous Aime C’est Différent
10. Si J’étais Elle
Sortie le lundi 9 mars 2009
Impossible de se tromper. A la seconde même où j’ai découvert le Opium de Un Homme et Une Femme, le beau souvenir laissé par Alamera m’est revenu en pleine face. Ils insistent du haut de leur falaise et tout le plaisir est pour nous.
Lorsqu’en 2006 débarquait le premier opus du groupe, il était facile de se faire happer par la poignée de singles magnifiant presque trop Alamera. Oui, La Seconde et La Falaise, c’était déjà beaucoup pour un album, bien trop pour l’incontournable site myspace sur lequel je passais et repassais à écouter sans cesse ces morceaux. C’est parfois dans ces conditions qu’on perd la raison, aveuglé par ce streaming qui dépanne tout de même pas mal. Pas mal oui, tout comme l’album qu’on aurait juré bien plus polissé qu’il ne l’est, idéal même dans des conditions rageuses et si possible généreusement amplifiées. 3 ans plus tard, me voilà presque ravi d’avoir fait l’impasse sur la chronique à l’époque, le nouveau Opium fraichement sorti étant probablement l’argument ultime pour partir à la découverte de ce groupe français.
C’est donc sur les mêmes hauteurs que l’on redécouvre Franck Travert, (voix, guitare), Kevin Pierre-Emile (guitare) et Steve Travert (batterie) versant nord
cette fois-ci. Ce qui frappe dès le premier titre Comme Des Dollars, c’est ce son de guitares : crépitant, sale. Encore un coup de Frans Hagenaars à la production, cet hollandais qui se cachait déjà derrière l’indispensable Black Cat John Brown de Alamo Race Track et qu’on finira bien par remercier pour révéler le meilleur de ces groupes.
Un Homme et Une Femme fait pourtant partie d’une drôle de famille, allant de Interpol à Tue-loup, tirant à chaque album un nouveau sillon, rectiligne, sans autre but que celui de déterrer quelques pierres et semer demain de nouveaux titres. Alors que sur Alamera, ils avaient soit disant greffé des tonalités à la Dominique A. sur de jeunes pousses électriques, Opium voit se croiser quelques nouveaux gènes de voix accentuées et des guitares toujours plus entêtantes. On se régale sur des paroles poétiques (Se Démolir), admirant des guitares venues piquer la vedette à un début d’épure musicale (Les Monstres Rêvent Aussi), et une fin d’album emmenée par un tryptique (Sous Les Paupières / Vous Je vous aime c’est différent / Si j’étais elle) qui nous dévoile un côté sombre et dissonant, taillé pour ramener quelques fans de Sonic Youth dans les parages. Allez-y doucement avec Opium, ça finit toujours par une addiction plus ou moins salée, mais qui s’en plaindra.
Ce nouvel opus confirme donc un groupe, son art et sa personnalité qu’il fait bon entendre ici en France. Qu’ils continuent ainsi, sans concession, on finira bien par dire d’eux que leur discographie est remarquable ... dans tous les cas, c’est sacrément bien parti pour.
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